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La maison du premier empereur romain, perdue depuis 2 000 ans, découverte au pied du Vésuve ?

Archéologie
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Vidéo GEO : La maison du premier empereur romain a t-elle été retrouvée ?

À Somma Vesuviana, au nord du mont Vésuve, des archéologues ont découvert une villa antique datant du Ier siècle apr. J.-C., qu'ils soupçonnent fortement d'être la maison où Auguste est décédé au début de l'empire romain, avant qu'elle ne soit ensevelie quelques décennies plus tard, comme à Pompéi.

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Elle est célèbre pour avoir enseveli les anciennes cités romaines de Pompéi ou d'Herculanum : l'éruption volcanique massique du mont Vésuve (Campanie, sud de l'Italie) de l'an 79 apr. J.-C. Mais alors que les zones comprenant les deux villes sont largement fouillées et étudiées depuis le XVIIIe siècle, le côté nord du stratovolcan, pourtant affecté par le même évènement, est longtemps resté hors du champ d'investigation… jusqu'au lancement d'un projet de fouilles à Somma Vesuviana, ville italienne située au pied nord du Vésuve, par l'université de Tokyo (Japon) en 2002.

Dans le cadre de ces recherches, les archéologues japonais ont récemment fait une découverte des plus exceptionnelles : sous d'importantes structures datant du IIe siècle apr. J.-C., ils ont identifié les restes d'un bâtiment plus ancien, qu'ils estiment être l'une des maisons antiques d'Auguste (63 av. J.-C.-14 apr. J.-C.), premier empereur de Rome. Les premières analyses, annoncent-ils dans un communiqué du 17 avril 2024, ont confirmé qu'il s'agissait bien d'une construction de son époque.

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EN IMAGES
Deux victimes de l'éruption du Vésuve découvertes dans les ruines de Pompéi

Pour la première fois, des datations correspondantes

Les sources historiques indiquent qu'Auguste serait décédé dans une villa du côté nord du Vésuve, qui aurait par la suite servi de lieu commémoratif en son honneur. Les écrits de l'historien Tacite par exemple, contemporain de l'empereur, mentionnent que "le prince avait cessé de vivre le jour même où jadis il avait reçu l'empire [en 14 apr. J.-C.] ; qu'il était mort à Nole [ville osque qu'il avait fait colonie romaine] dans la même maison, dans la même chambre que son père [Caius Octavius Thurinus]".

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Le pacificateur de l'État, content du nom de prince, ne s'était fait ni roi ni dictateur. Il avait donné pour barrières à l'empire l'Océan ou des fleuves lointains, réuni par un lien commun les légions, les flottes, les provinces, respecté les droits des citoyens, ménagé les alliés, embelli Rome elle-même d'une magnificence inconnue. Quelques rigueurs en petit nombre n'avaient fait qu'assurer le repos général. – Tacite, Annales, I, 9, 1.

Jusqu'à présent, l'emplacement (voire l'existence) de ce bâtiment n'avait jamais été retrouvé. Dans les années 1930, des chercheurs pensaient en avoir excavé les vestiges à Somma Vesuviana, près de Nola, où les riches citoyens et propriétaires fonciers de Rome construisaient de grands complexes de villas. Mais les fouilles de l'université, commencées sept décennies plus tard, avaient permis de déterminer que ces restes ne remontaient pas au-delà du IIe siècle apr. J.-C. Autrement dit, ils avaient été édifiés après l'éruption, et ne pouvaient par conséquent pas être liés à Auguste.

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Le bâtiment nouvellement décelé en 2023 par les chercheurs est plus ancien, ce qui leur laisse à penser qu'il pourrait s'agir du lieu où l'empereur est décédé. Les datations au carbone 14 des charbons de bois et les analysés de la pumice (ou pierre ponce) volcanique ont démontré que la villa était encore fonctionnelle dans la première moitié du Ier siècle apr. J.-C., avant, donc, d'être ensevelie par les matériaux éjectés. C'est ainsi la toute première fois que des preuves d'une maison correspondant chronologiquement à celle du souverain sont identifiées du côté nord du Vésuve.

Dans les ruines a également été décelée une structure semblable à un four, probablement associée à une sorte de bain. Les recherches montrent qu'elle aurait cessé d'être utilisée après la mort d'Auguste ; des amphores du Ier siècle apr. J.-C. dans les ruines suggèrent que la structure a été transformée en entrepôt avant l'éruption. Cela correspond aux descriptions, dans la littérature historique, détaillant comment les lieux seraient tombés en désuétude après la disparition du dirigeant suprême.

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Des effets de l'éruption plus étendus que prévu

Si elles fournissent des indices passionnants, ces recherches devront être poursuivies pour que l'antique villa ne soit formellement confirmée comme étant celle où est décédé Auguste.

En outre, notent les investigateurs, elles remettent en question l'idée conventionnelle selon laquelle les contreforts nord du mont n'auraient subi que des dommages mineurs lors de la célèbre éruption destructrice, soupçonnée d'avoir eu un impact plus important sur les établissements du côté sud-est tels que Pompéi, à une vingtaine de kilomètres seulement au sud de Somma Vesuviana.

À l'intérieur de la maison antique ont pourtant été mis au jour des morceaux de murs et de tuiles s'étant effondrés en raison de coulées pyroclastiques. Alors que Pompéi et d'Herculanum recevaient la roche en fusion, la pierre ponce pulvérisée et les cendres chaudes surchauffées éjectées par le mont, les matériaux volcaniques descendaient donc aussi sur son côté nord. Les études du bâtiment du dessus, vieux d'un siècle de plus, ont montré que des éléments architecturaux antérieurs avaient été réutilisés, révélant la transition du "désastre" à la "reconstruction" dans la zone autour du Vésuve.

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Les chercheurs espèrent désormais poursuivre leur enquête, afin de peut-être, présenter de nouvelles révélations à l'occasion du 150e anniversaire de la fondation de l'université de Tokyo en 2027 :

Cependant, les réductions récentes des fonds de recherche universitaire ont eu un impact sur notre projet, rendant difficile la poursuite des fouilles à l'échelle nécessaire. Nous avons donc lancé une campagne de collecte de fonds [...] afin de garantir les ressources nécessaires pour poursuivre nos recherches.
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